Oliblog

Je jette l’éponge : voici bientôt 25 ans que je cherche un col roulé noir ayant les caractéristiques suivantes :

Ce n’est pas un pull de ski énorme et pelucheux

Il ne gratte pas

Il est cintré, et pas maxi bibendum

Le col se tient et permet de voir les yeux MAIS tient roulé toute la journée

Il coute moins de 650 euros

Moralité ce n’est pas possible. Le petit dernier à m’avoir laissée tomber : Gap à 19,95 euros. Il a été bien UNE fois, et depuis c’est un col châle au bout de 20 mins. La magnifique boutique Victoire rue Duphlot m’a proposé une solution à 480 euros, mais le pull est gros et ne passe pas sous une veste de tailleur.

Le plus troublant dans cette affaire, c’est que ce modèle existe tout à fait, mais pas en noir ! Par exemple le frère quasi jumeau du Gap noir, qui est aubergine, fait parfaitement son boulot ….

 MALEDICTION !!!!

Manon c'est Manon Lescaut, et Emma, Bovary. La première est actuellement à Bastille dans une mise en scène de Coline Serreau qui ne fait pas l'unanimité. C'est vrai que c'est un peu "Manon sous acide" : un mec est déguisé en Louis XIV, ya des punks et d'autres gus genre troubadour. Le but - je pense - c'est de montrer que c'est une histoire intemporelle ? (perso la mise en scène ne m'a pas trop gêné, c'est toujours total surréaliste pour moi l'Opéra et je n'adhère jamais, donc un peu plus ou moins loufoque ... mais on s'en fout).

En 2 mots, Manon c'est une jeunette de 16 ans, super belle, tout le monde la kiff, dont un chevalier un peu engoncé qu'elle suit - ils vivent ensemble limite dans la misère et dans l'opprobe, elle accepte, pour de l'argent, de le laisser être enlevé par sa famille. Ensuite  il devient abbé, elle "gourmandine", elle a des remord, va le rechercher, ils dépensent tout leur fric, au final elle le pousse à jouer dans des tripots, il perd son honneur, elle est déportée comme prostituée à la Nouvelle Orléans, elle meurt, ils pleurent tous les deux.

Emma, vous connaissez à peu près : c'est une jeunette de 18 ans, elle s'ennuie et a envie de passion, elle épouse un notable, au bout de 3 soirs elle le trouve pépère et s'ennuie, elle s'amourache d'un comte coureur de jupons qui la plante, elle s'amourache d'un jeune ambitieux qui la plante, surtout elle s'endette à n'en plus finir, est accro au luxe et à la grande vie et quand elle ne voit pas de solution à ses pbs de dettes, elle se suicide.

Ces histoires sont-elles 'intemporelles' ? Ce qui m'a frappé, ce n'est pas la fragilité du sentiment amoureux. Chez Manon, il est plutôt fort, garde son intensité et reste assez mature pour des gens aussi jeunes. Emma n'est pas aussi nunuche qu'on le dit souvent : au moment où elle met fin à ses jours, elle commence de faire le tour de la question amoureuse et s'en remet assez bien, on la sent franchir une étape et être capable de passer à autre chose. Par contre, la drogue dure, le venin, la source de la perte, c'est l'argent. C'est leur rapport à l'argent ultra névrotique qui cause leur mort à toutes les deux. L'amour du luxe, l'emprisonnement dans l'image et les apparences, la course en avant, et puis la panique.

C'est sûrement assez proche de nous, en effet.

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Connaissez-vous les Keita Shousetsu ?

Stricto sensu, il s’agit d’une auto fiction, en épisodes, et rédigée sur téléphone portable. Bien sûr, inventés par les lycéennes japonaises, mais le titre vous avait mis sur la voie, ce n’était pas la traduction phonétique de « Qu’esceta, sous tes shoes ? »

Le plus célèbre est « Rêve éternel » par Mone, bien que quand même un peu daté maintenant. Mone est un pseudo, a priori inspiré de Monet (le nôtre) et du caractère japonais « cent sons ». La jeune femme tient un blog, qui indique qu’elle a 8 ans, habite « au cœur d’une montagne » et que sa coiffure est un « champignon vénéneux ». (Et vous pensiez que j’étais folle …)

Il s’agit de savante dissimulation, en fait, Mone est une minette qui abandonne sa formation d’esthéticienne, retourne vivre chez sa mère et crise un peu question moral « Je craquais une allumette et je la regardais se consumer, si vous voyez ce que je veux dire », explique-t-elle. Un jour elle décide d’écrire un roman sur sa vie. Recroquevillée sur son lit, elle commença à taper sur les touches de son portable….

 Une histoire atroce d’adolescente (Saki) enlevée par trois hommes qui la violent et la laissent sur le bord de la route. C’est là que la trouve Hijiri, un garçon du lycée plus âgé qu’elle. Il lui donne son pull. L’amour est né. Bientôt, Saki découvre qu’elle n’est pas la fille de son père. Elle suit alors Hijiri, qui part pour l’université à Tokyo, mais il la quitte brusquement. Après s’être consolée dans les bras d’un étudiant plus jeune prénommé Yuta, elle découvre que Hijiri est son demi-frère ….

Maho i-Land, le principal site qui est dédié au keitai shousetsu, propose plus d’un million de titres, pour la plupart écrits par des amateurs, tous accessibles gratuitement. Et le site reçoit 3,5 milliards de visites par mois.

J’aime beaucoup les thèmes et préoccupations des Keitai :

« En règle générale, ces livres, écrits par et pour des jeunes femmes, se veulent autobiographiques et tournent autour de thèmes comme l’amour véritable ou, plus exactement, les obstacles qu’il rencontre : grossesses, fausses couches, avortements, viols, rivalités et triangles amoureux, maladies incurables. » 

Quand on vient d’une contrée où les humains, par dépit, tombent facilement amoureux des cochons et où passer toute une journée à « craquer une allumette et la regarder se consumer, vous voyez ce que je veux dire », est courant, ce mouvement ouvre des perspectives intéressantes.

 A vos portables !

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J’ai l’insigne honneur depuis le 3 décembre dernier d’être inscrite sur les « listes de Paul Amploit » (parfois appelé Pole Emploi). Le début de nos relations fut idyllique, mais récemment, et je dois le préciser, du fait unique de Paul, le miel a tourné au fiel …

Il se ne passe pas deux jours sans que je reçoive une lettre de lui, toujours empreinte de méchanceté et sur le ton de la menace, et surtout précédée du titre :

RELANCE

OR, à chaque fois, c’est la première fois qu’un document m’est demandé, ou alors je l’ai déjà bien sûr fourni, mais c’est la première fois que l’on me dit qu’il faut le fournir à nouveau. Pourquoi, toujours cette RELANCE ??? et pourquoi terminer toutes ses missives sur la menace d’un ultimatum de la fin de nos relations ???

Cela m’a tendu un miroir et fait réfléchir à mes propres actions. En effet, en 2010, j’ai assigné la Redoute au tribunal de commerce pour 50 euros de bons d’achat. Ok , c’était après 20 coups de fils sans queue ni tête. J’ai aussi menacé Orange de les trainer devant la Cour Européenne des droits de l’homme pour publicité mensongère et abus de faiblesse (enjeu, 100 euros). Certes, j’ai toujours obtenu gain de cause, mais désormais je culpabilise de cet acharnement et j’ai envie d’écrire :

«Mon Cher Paul,

Oui je te re-enverrai la photocopie de ma carte vitale, une attestation de mon employeur signée en BLEU et non en NOIR. Oui, tous les mois AVANT le 28 du mois je te dirai si j’ai travaillé, même si tu ne m’as jamais vraiment demandé de le faire. Oui, je te dirai si pars loin de toi plus de 7 jours. Oui Oui Oui, mais ne nous quittons pas !!!!

Olivette »

Aujourd’hui j’ai testé pour vous une nouvelle forme de guerilla urbaine : Krouf un lundi soir vers 19h et TOUTES les caisses tombent en panne TRENTE MINUTES. Une seule annonce officielle « C’est la fin des livraisons » et aucune explication, même sibylline.

Le bouche à oreille commence à fonctionner au bout de 16 minutes (avant ça c’est chacun pour soi, on est à Paris), on apprend que c’est le système de paiement par CB qui est fucked.

Et là petit à petit tout s’ébauche et prend du sens !!! C’est un coup d’Eric Cantonna, ce diable rouge, après avoir eu la bonne idée de nous faire retirer nos sous des banques nous enjoint à ne pas le redonner à Krouf, pas bête la mouche, car Krouf EST une banque !!!! Ces 30 minutes de guerilla sont en fait un manifeste anti capitaliste, d’où l’extrême patience des participants, tous complices.

Mais à 19H31 c’est fini, il nous faut un sauveur. Alors on rêve toutes à un grand brun aux yeux verts, un peu Mc Giver, mais plus bati, clever et attentionné, toujours un peu boudeur, bien agile de ses 10 doigts et pouvant réparer en 2 mins chrono tout un système de carte bleue sans utiliser de violence gratuite.

MICHAEEEEEEEEELLLLLLL !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!